[Fiche] Eve valentine

Identité

Nom : Valentine

Prénom : Eve

Surnom : Néant

Age : 20 ans (14 février 2298)

Nationalité : Italienne

Etat civil : célibataire

Emploi : Secrétaire aux nouvelles Nations-Unies, attachée à Morgana Abrozzio, représentante de l’état souverain d’Italie.

Adresse : Un appartement spacieux et confortable, situé dans les hauteurs d’une immense tour de verre du quartier résidentiel, appartenant à l’ambassade Italienne.

Statut : Méta zéro (premier Méta jamais conçu)

Pouvoir : Eve s’est vu doté de la capacité à maîtriser l’un des deux éléments fondamentaux de la survie et de l’évolution de l’humanité… Elle possède le don de contrôler le feu, ainsi que celui de le manipuler à sa guise. Elle peut soit le créer par elle-même en embrasant les atomes d’hydrogène contenue dans l’atmosphère en cas d’absence total de celui-ci dans son environnement proche, soit, si le moindre feu ou flamme est présent, prendre le contrôle de ce dernier afin de le manipuler à sa guise. De fait, elle peut aisément créer des incendies de petite envergure qui grandiront alors par eux-même, ou bien, inversement, en stopper un en rappelant le feu dévastateur à elle, et en le faisant disparaître de par sa seule volonté. Une autre de ses possibilité est de pouvoir créer des objets de feu et de pouvoir entrer en interaction avec eux comme s’il s’agissait d’objets banals. Elle peut donc les prendre en main, grâce à un étrange champ magnétique qui sépare les dits objets de sa peau de quelques millimètres et qui l’empêche de se brûler. Notons que si ses mains ne ressentent pas la chaleur de ses créations, il n’en est pas de même pour le reste de son corps qui y est tout aussi sensible que celui de n’importe quel autre être vivant. Sans doute, ce point changera-t-il avec l’évolution futur de son don. Les objets que Eve crée sont variable… Dépourvu d’une quelconque consistance matérielle, elle utilise généralement les formes les plus basique telle que des boules de feu ou bien encore des sortes de dard enflammé, qu’elle projette sur sa cible en les lançant comme n’importe quel objet. Mais elle peut aussi créer des formes plus complexe, allant même jusqu’à imiter, certes, partiellement pour le moment, les traits d’un visage humain ou bien encore animal. Quoi qu’il en soit, la nature même de ces créations les rendent tout aussi dangereuses qu’une simple boule de feu.

Echelle du pouvoir :

0 - 1 an : aucune manifestation

1 - 3 ans : sensibilité inconsciente à l’élément feu. Se sent attirée vers lui comme tous les enfants, mais ce dernier épouse les mouvements de l’enfant afin de ne jamais la brûler… Le feu devient peu à peu son ami.

3 - 5 ans : découverte de la manipulation du feu à partir d’un foyer existant, en fonction de ses sentiments (colère, joie, peine, euphorie…) Période déterminante pour l’apprentissage de son don au cours des années suivantes. Généralement la période ou un méta est jugé définitivement viable en terme ‘’d’outil’’

5 - 10 ans : Maîtrise de l’élément feu, lié à des cours de dessin afin d’appréhender le monde en trois dimensions, et perfectionnement des créations de feu apparut comme étant sa capacité personnelle. Les création restent simpliste, et se limite à des objets très simple, doté d’une existence assez courte aussi bien dans le temps que dans la distance, comme les figures géométrique de base ou bien encore n’ayant que peu de détails…

10 - 13 ans : apparition de la capacité à créer l’élément feu à partir de l’embrasement des molécules d’oxygène contenue dans l’atmosphère, qu’elle soit naturelle ou non. Cette nouveauté s’accompagne de la découverte de la possibilité de tenir des objets de feu entre ses mains, grâce à une sorte de champ magnétique propre à l’objet, qui le sépare de ses mains de quelques millimètres. Légère augmentation de la complexité des objets créés, ainsi que de leur durée de vie en fonction de la distance.

13 - 20 ans : Libération partielle de la maîtrise de l’élément feu, ne subissant plus que partiellement l’action des sentiments les plus intenses et les plus négatifs , notamment grâce à un suivi psychologique depuis le début de l’adolescence. Maîtrise de l’élément feu de plus en plus grande, presque instinctive. Commence à contrôler des foyers d’incendies de petite envergure comme une salle de classe.

20 - ?? ans : Maîtrise plus ou moins complète de l’élément feu, et capacité à créer des objets pouvant entrer en interaction directe avec la matière (bouclier, création d’armes de feu tel que épée, arc et flèche pouvant pénétrer un corps solide, bâton, hache… Uniquement des armes dites blanches.) Capacité à créer des murs de feu puissant mais brefs (moins de trente secondes), n’ayant pas la moindre consistance solide. Disparition de la sensibilité à la chaleur du reste de son corps…
Création de réplique humaine ou animal presque parfaite, manipulable telle une marionnette sans fil, solidification de ses murs de flammes et augmentation de leur durée de vie, etc…

Clan : Originels (officiellement)

Famille

De façon générale : Assurément originelle, d’un bout à l’autre de la chaîne. Des recherches sérieuses et extrêmement rigoureuses ont été faite sur chacune des généalogies des reproducteurs nécessaire à l’élaboration du sujet zéro, jusqu’à une époque antérieure à l’apparition des premiers améliorés, avec une fourchette de sécurité de un ou deux siècles. En conséquence de quoi, Eve est issue d’humains purs à cent pour cent.

Père : Totalement inconnu… En dépit de ses nombreuses sollicitations aux responsables du programme Méta et ses quelques recherches, plus ou moins secrètes et autorisés, Eve n’a jamais rien découvert sur son géniteur. Il semble n’avoir jamais existé, si ce n’est comme un simple fournisseur de spermatozoïdes immatriculé M-00 alpha (M= donneur mâle, 00 = numéro de création du Méta, alpha = première génération)
A noter, que les générations suivantes de Méta commencent tous par 01 au lieu de 00, qui est réservé à Eve en tant que prototype initial.

Mère : Concernant la mère biologique de Eve c’est un tout petit peu différent… Des qu’elle fut en âge de comprendre, elle a rapidement remarqué qu’elle avait une très nette ressemblance avec une des généticiennes du projet Méta, une italienne nommée Flora Brizzi. Petite fille têtue, Elle n’a donc cessé de leur faire des complications jusqu’à ce que enfin on lui disent clairement la vérité. Mais en dehors de cette vérité, Cette femme n’a jamais agit autrement que comme une scientifique détaché, ne cessant de répéter à Eve que, si parents elle avait, ce n’était autre que l’ensemble des membres du projet…

Autres membres : Potentiellement, il y en a sans aucun doute un nombre important. Sa mère biologique étant italienne, elle doit sûrement avoir une famille avec une foultitude de tantes, d’oncles, de cousins, de cousines, de nièces, de neveux… Et que dire de la famille de son père biologique, dont elle ignore absolument tout… Mais officiellement Eve n’a pas de famille… Elle n’a d’ailleurs pas de parents non plus, n’étant, selon sa propre mère biologique, qu’un simple produit de laboratoire destiné à un usage futur déjà clairement défini et encadré par un protocole des plus complexe.

Description

Physique : D’un point de vue purement physique, Eve n’aime pas vraiment les couleurs. Elle préfère la monochromie aux diverses couleurs existante, et dont nombre de gens se parent afin de resplendir dans les sociétés dites civilisés, ou le paraître est devenue bien plus important que l’être. C’est pourquoi, vous ne verrez jamais Eve autrement que vêtue de noir, avec parfois une petite excentricité sous la forme d’une légère pointe de blanc immaculé. Tous ses vêtements sont par conséquent noirs, hormis quelques chemises et tee-shirt qui accompagnent généralement les vestes des tailleurs qu’elle porte régulièrement. Du côté vestimentaire justement, Eve se doit de garder une certaine tenue dans sa vie de tous les jours. Son métier l’obligent à être toujours élégante et propre sur elle, quelle que soit le lieu ou l’heure. Car en dépit de sa moindre importance, elle est, pareillement à la représentante des nouvelle Nations-Unies de qui elle est au service, l’image de son pays d’origine… Du moins, officiellement d’origine… Eve porte des tenues classiques donc, et endosse principalement soit des tailleurs, soit des costumes, soit des robes, le tout étant toujours accompagné d’une paire d’escarpins à talons aiguilles des plus fin.. Lorsqu’elle est au repos, elle diffère quelque peu dans ses choix vestimentaire. Si la monochromie est encore et toujours de rigueur, elle délaisse toutefois l’apparence stricte que lui oblige sa position sociale, et opte plutôt pour des pantalons en toile ou en jeans, avec parfois une jupe accompagné d’une multitude de hauts divers et variés. Ajoutez à cela soit une paire de basket, soit des souliers ou bien encore des bottes, eux aussi à talon aiguilles, et vous aurez la vision d’une Eve très nettement plus décontracté que celle qui œuvre chaque jour entre les murs des nouvelles Nations-Unies. Dernière petite touche, mais non des moindres, même la monture de ses lunettes d’apparat est entièrement teinté de noir. Les verres de ces dernières sont d’ailleurs polarisant, ce qui lui évite de devoir en changer lorsque le soleil paraît. Ce qui n’est pas un luxe, lorsque l’on sait que ses lunettes ne lui servent en réalité absolument à rien. Eve mesure à peu près un mètre soixante seize, ce qui est une taille plutôt appréciable dans son milieu professionnel qui reste, malgré un partage plus ou moins équitable, très largement masculin. Sans avoir le physique d’un mannequin, Eve est plutôt jolie. Ses jambes sont fines et assez longues, ce qui lui confère une démarche des plus gracieuse et presque aérienne. Les mensurations de son corps sont dans une moyennes honorable, notamment de par le fait de son mode de vie très particulier ou tout était sous contrôle, et notamment son régime alimentaire ainsi que son activité physique. Hormis ses lèvres qui demeurent carmines lorsque Eve les empreints d’un rouge à lèvres, Tout le reste de son visage est un contraste de noir et de blanc. Ses yeux sombres, habité d’une force certaine bien que légèrement lascive, lui donne bien souvent l’air d’être une personne aussi intransigeante et stricte que ses tenues professionnelle pourraient le laisser penser. C’est un regard troublant, qui à tendance à perturber les gens sans que ceux-ci ne sachent vraiment pourquoi. Semblable au ramage d’un corbeau, sont aussi ses cheveux. Lisses et aériens, ces derniers sont mi-long et lui tombent dans le dos au niveau des omoplates, tout en encadrant son visage, agréable mais empreint de traits forts mâtiné de douceur, d’un rideaux ténébreux. S’il fallait résumer le physique de Eve en une seule et unique phrase, nous pourrions dire qu’elle est une beauté sombre et envoutante, qui, paradoxalement à son intention initiale, ne passe pas vraiment inaperçu aux yeux de certains… Et sans doute, de certaines…

Particularité : Modification génétique pour modification génétique, Eve n’a aucun ‘’handicap’’ physique, qu’ils soit externe ou bien encore interne. Par conséquent, son audition et sa vue sont tout simplement parfaite. Dans ce cas, la question qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’elle nous fait face est donc la suivante : Pourquoi a-t-elle besoin de porter une paire de lunettes.. ? A vrai dire, il n’y a absolument aucune raison si ce n’est peut-être une légère pointe de coquetterie de la part de Eve qui considère, précisons le, de son propre point de vue, que cette dernière lui donne une certain charme que d’aucun qualifierait des plus… Sexy… Mais à cette raison purement esthétique, peut-être serait-il assez judicieux d’ajouter le fait que ainsi, elle se fond encore un peu plus dans la masse des originels, en adoptant un des handicaps les plus caractéristiques de l’humanité. Mais quelles qu’en soit la ou les raisons, les verres de ses lunettes possèdent un taux de correction égal à zéro pour cent, et n’ont, par conséquent, définitivement aucune utilité médicale de quelle que nature que ce soit.

Attitude : Posé, c’est sans doute le mot qui résume le mieux l’attitude de Eve. Bien que ayant été longuement entraîné à l’action, la jeune femme n’agit jamais sur un coup de tête ou bien encore dans la précipitation. Elle préfère demeurer observatrice, jugeant ainsi d’une situation avec discernement et raison. Elle n’engagera jamais aucune action violente si elle peut l’éviter, préférant la parole en tout premier lieu., même avec un adversaire ouvertement affiché comme étant venu pour lui faire du mal. La raison en est que, en dépit de ses capacités destructrice certaine que lui confère son pouvoir sur le feu, Eve répugne à les employer contre un être vivant. Elle considère que ce serait devenir réellement l’outil des originels qu’elle est supposé être, et à chaque fois qu’elle doit en faire usage contre quelqu’un c’est avec un regret certain. De plus, cette attitude posé et sage lui est absolument indispensable dans son métier, ou bien souvent ses nerfs, ainsi que son humeur, sont mis à rude épreuve… Car si vous avez un jour pensé que les jeux du cirque romain étaient cruel et sans pitié, alors dites vous que ce n’était rien à côté de l’arène politique ou le moindre petit signe de faiblesse fait de vous une proie facile pour tous les prédateurs voraces qui hantent ce milieu faussement civilisé…

Caractère : De par son absence de réel contact avec le monde extérieur durant les vingt premières années de son existence, Eve est une jeune femme assez froide. Ses sentiments ne se reflètent en rien dans son attitude ou bien encore ses gestes, et elle semble assez détaché des choses et des gens en général. La raison en est très simple… Eve n’a jamais appris ce qu’était des sentiments tels que l’amour, la compassion, la bonté… La gentillesse même… Toute sa vie à été bâti sur le calcul, l’expérimentation et l’apprentissage des choses primordiales à son utilisation future, au détriment de ces notions qui font, en fin de compte, une humanité. Mais après tout, quelle importance puisqu’elle n’est pas considéré comme faisant partie de celle-ci… Tous ce que la jeune femme connaît de ces valeurs humaine et des liens qui s’y rattachent, elle l’a appris dans les livres. Ont peut alors dire qu’elle en connaît la théorie, mais en aucun cas la pratique. Alors Eve tâtonne, elle tente, tant bien que mal de s’adapter, afin de comprendre comment tout ce système d’émotions humaines et terriblement complexes fonctionne, tout en essayant de ne rien laisser paraître afin de ne pas alerter les responsable du projet Méta d’un trop grand changement dans son attitude. Eve craint que si ces derniers la voient devenir un peu trop humaine, ils ne se décide à lui faire subir une rééducation des plus drastique. Mais tout cela à toutefois des aspects positifs, car Eve n’est jamais, ou très rarement, encline à la colère. Dire qu’elle est constamment de marbre serait assurément mentir, car après tout elle a été conçu à l’image de ses créateurs humains. Mais le suivi psychologique intense qu’elle à du subir afin de contrôler ses émotions pour ne pas activer son pouvoir inconsciemment, lui a permis de se doter d’une très bonne maîtrise de soi. Cela étant dit, et contrairement aux apparences, Eve n’est pas un monstre d’indifférence et, même si c’est souvent fait de manière assez maladroite, elle tente toujours de se montrer sympathique avec les gens… Tout au moins, les rares qu’elle s’autorise à fréquenter… Eve est une solitaire, et sa vie dans le monde réel se résume finalement à son travail et à attendre le jour fatidique ou on lui demandera d’agir… Et loin, très loin derrière, il y a un semblant de vie personnelle qui est véritable désert…

Histoire : Zigzaguant de manière aussi erratique qu’une fragile feuille au gré des envies d’un vent facétieux, un éclair brisa brusquement les ténèbres pluvieuse du ciel de la cité tentaculaire. Debout devant la large baie vitrée de son appartement, telle une statue figée, Eve baissa doucement son regard sombre sur la ville endormie après avoir brièvement regardé le soupçon de colère dont l’immensité céleste venait de témoigner. Un léger sourire illumina alors le visage visiblement soucieux de la jeune femme. Les dieux voulaient-ils faire part de leur mécontentement, à cette mégalopole sans âme.. ? Les dieux… Eve s’amusa de cette idée, qui pourtant n’avait jamais fait parti de son éducation des plus pragmatique s’il en était. Peut-être, était-ce là une notion typiquement inhérente à la nature humaine… Mais humaine, elle ne l’était pas, du moins pas tout à fait. Elle savait qu’elle n’était que l’esquisse d’une nouvelle génération d’êtres, destiné à disparaître à plus ou moins brève échéance, une fois la tâche pour laquelle, elle et ses semblables, avaient vu le jour, accompli. Après tout, si les améliorés n’avaient pas le droit d’exister aux yeux des originels, alors pourquoi ce droit leur serait-il accordé à eux qui n’étaient finalement rien de plus que des simples outils fabriqué par ces mêmes originels… En contrebas, les multiples ramifications d’une ville devenue ogresse s’illuminaient d’une multitude d’éclats scintillant tel des étoiles bannis des cieux. Lumières des habitations… Lumière des rues… Lumières des néons indiquant les endroits ou le plaisir était à prendre sans compter, si ce n’était peut-être son argent qui faisait de vous soit un privilégié, soit un paria, selon l’épaisseur de votre portefeuille. Au milieu de ces vies, sans grand intérêt pour la plupart et s’entrecroisant pareillement à des fins filaments formant la trame de la société de Black Hole, qui savait.. ? Il y avait au moins une personne, dont Eve était absolument certaine de l’existence, même si elle ne connaissait malheureusement pas son identité. Elle savait cette personne toute proche, presque à porté de main… Elle savait même ou elle travaillait. Mais hélas, là s’arrêtait son savoir en la matière. De même, y avait-il d’autre Méta que elle dans cette ville.. ? En dépit de son ancienneté dans le programme dont elle était issue, Eve n’avait pas été mise dans le secret des dieux. Peut-être, craignaient-ils une émulation réciproque à la rébellion, si leurs outils faisaient connaissance. S’ils savaient… Un soupir fusa alors doucement de la bouche à demi close de la jeune femme. Un soupir à la frontière entre la lassitude et la résignation, tandis que ses bras nus se resserrèrent lentement contre sa poitrine. Sa vie aurait-elle pu être différente, si elle avait eu le courage, si ce n’est peut-être l’envie, de fuir cet univers étriqué qui a finalement été le sien durant toute sa vie.. ? Sans réellement se l’avouer, Eve savait consciemment que ce qui l’avait toujours empêché de franchir ce pas décisif, avait été un espoir… Un espoir dont la flamme avait brillé avec force durant de longues années, mais qui aujourd’hui s’était presque totalement étiolé tout au long de sa vie passé. Finalement, Eve ferma délicatement les yeux et, après un nouveau sourire empreint d’un désabusement certain, elle s’adressa à son ordinateur situé quelques mètres plus loin sur son bureau, d’une voix décidé :

‘’Lilith… Ouverture de Camélia et création d’un nouveau document… Sécurité de catégorie maximum, avec identification vocale. Empreinte sélectionnée : Eve… Mise en attente…’’

Lilith… Par pure malice, Eve avait ainsi nommé son système personnel. Lilith, le première femme de Adam, selon la version de la genèse que l’église préférait très nettement ne pas offrir aux yeux de ses fidèles. Sans doute, cela n’était-il pas de très bon goût, que le premier homme existant ai eu une femme imparfaite… Mais pour Eve, c’était plutôt comme une sorte de paradoxe délicieusement savoureux. Ses créateurs l’avaient soumise à leur loi en lui donnant le prénom de la première femme officiellement créée par dieu, et elle-même avait sous son contrôle total la véritable première femme ayant jamais existé. Tout cela n’était bien évidemment que des images, des représentations purement symbolique, mais en même temps c’était un peu comme une sorte de revanche sur sa condition. Une seconde voix féminine résonna à travers le vaste salon coquet ou crépitait paisiblement un feu de cheminée. Une voix légèrement plus grave, mais dont la chaleur envoûtante n’était en rien altérée par la digitalisation dont elle résultait.

‘’Création du nouveau document terminé… Sécurité activée… Début de mise en attente…’’

Concis, efficace et sans fioriture… Tout comme ce que l’on attendait d’Eve en fin de compte. Après un dernier regard perdu sur la fourmilière qui s’étendait à ses pieds, grouillante d’une vie que la nuit tombé ne semblait nullement ralentir, la jeune femme fit un pas en arrière et, dans un demi tour sur elle-même, elle se dirigea lentement vers son bureau ou elle s’installa face à son ordinateur. Les mains jointes, Eve regarda l’écran holographique plat et luminescent en réfléchissant durant de très longues minutes. Devait-elle le faire.. ? Ou plutôt, la véritable question était : serait-il sage pour elle, de le faire.. ? Pourtant, cela faisait bien longtemps maintenant que cette idée, somme toute légitime, avait germée en elle. C’était l’une des nombreuses pensées qu’elle avait su dissimuler au psychologue qui l’avait suivi durant la quasi-totalité de son adolescence, et qui avait si souvent parfaitement su se montrer des plus sournois afin de lui arracher nombre de ses pensées les plus intimes. En tant que première-née, Eve savait pourtant qu’elle se devait de faire ce geste. Bien sur, peut-être qu’il se perdrait un jour… Après sa mort… Mais peut-être pas. Peut-être que un jour une personne en prendrait connaissance, et que à son tour celle-ci partagerait ce sinistre secret avec le monde. La plus grande réussite du diable est d’avoir réussi à faire croire aux hommes qu’il n’existait pas dit-on… Sur ce point, il était évident que ces mêmes hommes n’avait en fin de compte pas grand chose à lui envier… Ses mains se séparèrent alors presque machinalement, et Eve disposa ses doigts tendus à quelques millimètres de son clavier aux touches sensitives illuminé d’un léger bleuté phosphorescent. Un dernier soupir, et enfin ses doigts agiles commencèrent à glisser sur le clavier virtuel tandis que ses yeux sombres fixaient sans sourciller l’écran holographique qui paraissait flotter à quelques centimètres de la surface de son bureau…

Je me nomme officiellement Eve Valentine et, tout aussi officiellement, j’ai vu le jour en terre d’Italie le quatorze février deux mille deux cent quatre vingt dix-huit, dans la ville de Turin. Je suis venu au monde dans une famille de la haute bourgeoisie Turinoise, et mon père, Enzo Valentine, est un homme d’affaire spécialisé dans les rachats et fusions d’entreprise, tandis que ma mère, Etora Valentine née Fratelli, est une organisatrice d’évènements. J’ai grandi dans un milieu extrêmement bourgeois donc, loin de toutes les vicissitudes de ce monde bien souvent tellement laid. Des parents aimants, une enfance choyée… Une existence digne d’un conte de fées en somme, que sans doute beaucoup doivent m’envier. Après mes études secondaire, je me suis dirigée vers des études supérieures en politique internationale, mû par un profond sentiment, sans doute quelque peu naïf à l’époque, de changer le monde en y apportant ma plus que modeste contribution. Grâce à mon quotient intellectuel légèrement plus développé que la moyenne j’ai pu me dispenser de suivre certaines classes, et c’est pourquoi j’ai pu me retrouver, alors âgée seulement de vingt ans, employée comme secrétaire attachée à la représentante de l’Italie aux nouvelles Nations-Unis. Pour beaucoup, c’est sans aucun doute une vie de rêve… Et c’est bien là, tout ce que c’est en fin de compte… Pour le monde entier, je suis donc cette Eve Valentine, brillante jeune femme à l’aube d’une vie qui s’annonce certainement très prometteuse. Pourtant, la réalité est tout autre et définitivement bien plus sinistre…

De cette vie fabriquée de toutes pièces par mes créateurs, une seule chose est vraie. Je suis effectivement venue au monde le quatorze février deux mille deux cent quatre vingt dix-huit. Mais contrairement à la plupart des enfants naissant dans la douce chaleur d’une maternité entourée des soins bienveillant d’infirmières, de médecins et de sages-femmes, lovés amoureusement au creux de leur mère, j’ai éclos en cet univers tourmenté et misérable, dans la froideur glacée et la solitude d’une vulgaire éprouvette de verre au cœur d’un laboratoire qui n’avait pas la moindre existence légale. Les enfants naissent généralement d’un désir d’amour profond, mais en ce qui me concerne je ne suis que le fruit de la haine, tout aussi profonde, d’une poignée d’êtres humains vis-à-vis de ce qui n’est, en fin de compte, rien de plus que leurs propres progéniture lorsque l’on y songe. Les Métas et les Améliorés sont semblable à Abel et Caïn en fin de compte… des enfants, dressé les uns contres les autres, pour la seule gloire de leurs géniteurs... Ma véritable identité, ou plutôt ma véritable identification devrais-je dire, est EVE-00 alpha. Bien plus qu’une Méta de première génération, aussi appelé Méta-Bêta, je suis, sans orgueil aucun, LA Méta, celle qui, de par le hasard de sa naissance, s’est vu octroyée le statut plus que douteux de Méta zéro, la toute première à avoir jamais vu le jour en ce monde qui ignore pourtant jusqu’à notre existence. Comme je l’ai dit un peu plus haut, j’ai reçu le prénom de Eve en référence à la Eve de la genèse. Tout comme elle, je suis la première femme de mon espèce à avoir vu le jour. Je me suis souvent demandé si j’aurais eu droit au prénom de Adam, si, au lieu d’être une femme, j’étais venue au monde en tant que homme… Sans doute la réponse est-elle oui, car l’être humain semble particulièrement affectionné la symbolique lorsqu’il crée quelque chose. Dire qu’il tente d’être l’égal de son propre créateur serait un euphémisme, car l’histoire nous à déjà maintes fois prouvé que ce stade d’orgueil avait été dépassé depuis maintenant bien longtemps. Il est juste, toutefois, de reconnaître que l’homme à su créer de merveilleuses chose que certains qualifierons de domaine réservé au seul divin. Il a vaincu des maladies plusieurs fois millénaires, il a su dompter son environnement et ses différentes propriétés avant d’apprendre à le modeler à sa guise… Il s’est même, luxe divin suprême s’il en est, affranchi de sa propre condition de terrien afin de s’élancer vers ce qui fut durant très longtemps le refuge de bien des mythes et croyances de tous horizons. Assurément, l’homme a des belles mains… Des mains de créateurs, mais malheureusement aussi, des mains de destructeurs. Pour toutes les choses bénéfiques qu’il à su faire tout au long de son histoire, il en a parallèlement fait tout autant de terrible… Dont nous, les Métas. Tout comme mon prénom, mon nom de famille ne doit rien au hasard. Mes créateurs m’ont donné celui de valentine, tout simplement parce que je suis venue au monde le jour de la saint Valentin. C’est assez paradoxal d’ailleurs, car pour quelqu’un qui est né le jour de la fête des amoureux, et par extension celui de la fête de l’amour, je n’en ai pratiquement jamais reçu. Tout au moins, jamais de manière purement gratuite comme cela se doit de l’être. D’après ce que j’ai pu obtenir comme renseignements de mes créateurs, ce ne fut pas totalement le cas pour les autres Méta ayant été créé. J’en suis heureuse, vraiment… Car grandir sans se sentir quelque peu aimé est une chose très douloureuse, surtout lorsque l’on a personne à qui confier cette douleur

Après avoir été conçu in vitro, j’ai été introduite dans l’utérus de l’une des généticiennes du programme Méta. Plus tard, j’ai appris que celle-ci était aussi responsable de la modification de mon code génétique. En fait, j’étais littéralement son projet puisque elle avait utilisé ses propres ovules afin de me créer. Elle est donc ma mère biologique, et j’imagine que c’est pour garder la main mise sur son oeuvre qu’elle a continué à faire partie de l’équipe qui m’a élevé, même si, au fond de moi, je préférais secrètement penser que c’était pour une toute autre raison bien plus personnelle. Même si je n’ai absolument aucun souvenir de ces neuf mois de gestation au creux de celle qui m’a donné cette vie de simple outil, je les chéris avec autant d’intensité que si cela était le cas… Car durant ces neuf mois, j’étais semblable à tous les enfants reposant tendrement dans l’intimité d’une mère qui me désirait ardemment. Bien évidemment, comme tous le monde je n’ai pratiquement aucun souvenir concret de mes premières années. Tout au plus, en ai-je des fugaces ressentis comme un froid constant et une absence de couleur. Seul, le blanc me vient immédiatement à l’esprit lorsque je repense à ces années. Je dois dire, que j’ai passé mes cinq premières années de vie dans le laboratoire qui m’a vu naître. Je n’ai d’ailleurs jamais su ou ils se trouvait avec exactitude, si ce n’est qu’il était, à l’époque, localisé dans ce pays. Cela ferait donc de moi une américaine, mais cela a-t-il réellement une quelconque valeur dans le cas présent.. ? Peut importe en fait… De tout manière, je n’ai pas de véritable existence légale aux yeux de monde. Je n’ai donc aucun souvenir précis de cette époque, mais ayant été fortement impliqué dans tout ceci des que je fus en âge de comprendre, j’ai pu accéder le plus librement du monde aux vidéos et rapports me concernant. Tout au moins, ceux qu’ils m’autorisaient à consulter, car certains renseignement me restaient définitivement interdit. Je n’ai jamais compris la raison pour laquelle ils m’ont ainsi impliqué dans ce projet dont j’étais moi-même le sujet. C’est assez cruel, je trouve, que de démontrer à une personne, et à fortiori un enfant, que sa vie n’est rien d’autre qu’une succession d’expérimentation et d’apprentissage, destiné à un seul et unique but… Détruire et tuer d’autres êtres vivants. Toutefois, cet accès, plus ou moins libre aux données me concernant, m’on permis d’apprendre comment ces première années se sont à peu près déroulé. Pour commencer, j’ai été mise à l’écart des autres Métas, qu’ils soient de la première génération ou bien de toutes celles qui ont pu suivre. C’était visiblement un choix délibéré, afin de juger de la meilleure manière de nous sociabiliser et de nous intégrer au monde, sans pour autant perdre le contrôle sur nos existences. En lisant les rapports successifs me concernant, j’ai pu me rendre compte que chaque chose qui faisait ma vie était quasiment programmé : Loisirs, repas, apprentissage… Sorties… Rien, absolument rien, n’était laissé au hasard Les seuls moments ou des gens jouaient avec moi, c’était avant tout dans l’unique but de m’éveiller, afin de, sans doute, me préparer à ce qui m’attendait par la suite en terme d’éducation. Une fois de plus, le plus frappant lorsque je visionnais ces vidéos qui me montrais, c’était cette absence de tout lien et amour. Pas une seule fois, je n’ai vu ou déceler le moindre geste tendre à mon égard. Les attitudes des scientifiques, bien que très maladroitement mimés afin de donner l’illusion d’un semblant d’intérêt autre que professionnel à mon égard, ne donnaient rien d’autre qu’un amer sentiment de mécanique sans âme. Je n’étais qu’un simple sujet d’expérimentation, et eux ne faisaient que leur travail, rien de plus. Les seuls contacts que j’avais avec des enfants de mon âge, était des hologrammes. Ceux-ci, d’une perfection à coupé le souffle, témoignent parfaitement des moyens financiers considérables dont dispose le projet Méta. J’ignore totalement qui le finance à vrai dire, c’est la une des données auxquelles je n’ai jamais pu avoir accès. Mais ces hologrammes, doté d’une intelligence artificielle redoutable simulaient à la perfection des enfants de mon âge, pour que, à l’époque, je ne puisse me douter de quoi que ce soit. Ainsi me socialisait-il peu à peu, tout en contrôlant mes échanges avec ces bambins virtuels, dont ils pouvaient influer les comportements lorsque cela s’avérait nécessaire à leurs desiderata. Malgré la cruauté de la chose, je me dois d’admettre que c’était très astucieux… Extrêmement perverse, mais très astucieux. C’est aussi de cette manière que j’ai découvert que mon affinité avec le feu s’est déclaré après ma première année. Je dois dire que c’est assez amusant de me souvenir combien j’étais comme hypnotisée par ce dernier. C’est le cas de tous les enfants paraît-il, mais de voir comment ce dernier s’écartait afin de ne pas me brûler, sans que j’ai conscience de ce contrôle qui était le mien,, c’était très étrange. Maintenant que j’y repense, en écrivant tout cela, je me dis que peut-être, l’homme s’est véritablement affranchi de sa propre absence de divinité… Il est fort dommage cependant, que cet affranchissement ai perverti l’être humain dans ses motivations créationniste.

Après ces cinq années passé recluse dans le secret de ce laboratoire sans âme entourée d’adultes ou j’avais vu le jour, Mon cadre de vie à pour le moins littéralement changé du tout au tout. Loin de ce décor immaculé d’acier et de salles d’expérimentations terriblement déprimante et totalement déshumanisé, j’ai été envoyée dans une superbe demeure en Italie, au bord de l’océan, tout près de Naples. Toutefois, et même si ma vie s’en est vue plus que très agréablement amélioré, je restais isolée du reste du monde. Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte sur le moment, car à mes yeux c’était là une liberté nouvelle et totalement inconnue qui s’offrait à moi, mais avec le recul, je me rend bien compte aujourd’hui que en fin de compte, je n’avais fait que passé d’une prison à une autre, même si celle-ci était bien plus dorée que la première. Dans cette nouvelle vie, j’étais accompagnée des trois membres principaux de l’équipe qui avait présidé à ma création. Il y avait bien sur la généticienne qui m’avait créée, dans le double sens le plus pratique du terme qui soit, ainsi que Un médecin et un psychiatre. Le premier veillant sur mon intégrité purement physique, tandis que le second avait la lourde charge de maintenir, pour ne pas dire contenir, mon intégrité psychique. Nous étions comme une petite famille en somme, et c’est justement ce que les gens de l’extérieur s’imaginaient. Selon le scénario adopté pour ce changement de cadre environnemental, j’étais la fille unique d’un couple simulé par la généticienne et le psychiatre, tandis que le médecin qui nous accompagnait était un oncle qui avait choisi de vivre avec nous. Une bien belle image, qui malheureusement s’effritait en quelques secondes une fois les portes de notre somptueuse demeure close. Comme je le disais un peu plus haut, je continuais d’être isolée du monde réel… Tout au moins, partiellement, dans la mesure ou je rencontrais tout de même parfois d’autres gens. Après tout le but final de tout cela était en définitif de m’intégrer à ce monde qui, pourtant, m’était toujours refusé. Régulièrement, nous recevions des invités. Certains venaient tous les mois, d’autres un peu moins… En réalité, il s’agissait de membres du projet Méta chargé de vérifier mon évolution, notamment concernant ma capacité lié au feu, tout en prenant soin de vérifier que tous se passait selon leurs plans. Des sortes de visites de contrôles en fait. On ne pouvait pas vraiment parler de structure familiale dans mon cas, ou alors seulement de spectre de ladite structure. Il y manquait l’essentiel, ce qui fait que un enfant grandit en harmonie avec son milieu, afin de devenir un véritable adulte équilibré. Encore que équilibré, je le sois devenue. C’était en effet une des conditions sine qua non à ma mise en place dans la société après tout, car le secret entourant le projet Méta ne devait en aucun cas être mis en péril par ce qu’ils appelaient communément un outil défectueux. Bien évidemment, je n’allais pas à l’école. Pour tout le monde, je suivais une scolarité par correspondance. Un choix purement parental, pour reprendre l’expression que les adultes qui me servaient de parents illusoire, donnaient comme seule et unique explication lorsque des gens tentaient de les convaincre de me laisser poursuivre ma scolarité à l’école qui accueillait leurs propres enfants. Evidement, ces tentatives n’avaient absolument aucune chance d’aboutir à un quelconque résultat. Pourtant, à l’époque j’ai fortement souhaité qu’ils acceptent. Pour cela je m’attelais à devenir conforme à ce qui était attendu de moi, m’entraînant dur aussi bien pour progresser dans mes études, que dans l’exercice grandissant du contrôle de mon don que, bien évidemment, je me devais de garder secret aux yeux de tous. A vrai dire, sans doute étais-je aussi en quête d’affection, bien que je ne sache pas réellement ce que cela était. Aujourd’hui encore, je ne sais pas si je possède cette connaissance. Bien sur, je sais ce qu’est théoriquement l’affection et l’amour, ainsi que les liens familiaux, mais bien souvent la théorie est très loin d’être conforme à la pratique… Et ce, quel que soit le domaine concerné.

J’ai donc poursuivi mon éducation à domicile, mais contrairement à l’apparence mes cours ne m’étaient nullement dispensé par correspondance. J’avais ce que l’on pourrait appeler un professeur multifonction. Il s’agissait d’un hologramme, bien moins évolué physiquement parlant que ceux utilisé avec moi lorsque j’étais encore en bas âge, mais à l’intelligence tout aussi redoutable. Grâce à lui j’ai pu me perfectionner tout d’abord en anglais, en Italien et en français, qui sont les trois langues que j’ai toujours utilisé depuis ma création. Je parle d’ailleurs ces dernières comme une véritable native. J’imagine que ce choix n’est pas tout à fait innocent. Peut-être que ces trois pays étaient des endroits potentiels ou m’envoyer, et que le choix définitif se porta finalement sur l’Italie simplement parce que c’était la langue ou j’avais très clairement le plus de facilité…. L’hérédité sans doute… Outre les matières que nous pourrions qualifier de classiques, j’ai aussi eu droit à des cours de dessin afin de parfaire mes créations de feu. Je dois dire que ces leçons m’ont été d’un grand secours pour appréhender ces dernières, car difficile est la visualisation dans un espace tridimensionnel lorsque nous n’avons, comme support, que notre seul esprit. En cela, je dois sans doute une certaine reconnaissance au projet Méta sans qui je ne possèderait sûrement pas une telle maîtrise de mon don. Très tôt, des que je fus en capacité de comprendre ses concepts les plus basique, j’ai aussi eu droit à des cours de géopolitique internationale que je trouvais horriblement ennuyeux. Je sais maintenant que c’était pour me préparer, très en aval il est vrai, à ma carrière actuelle aux nouvelles Nations-Unies, mais à l’époque je comprenais pas pourquoi on voulais m’enseigner une chose qui ne m’intéressait absolument pas. C’est d’ailleurs à ce moment là que mon caractère obstiné, pour ne pas employé de terme nettement plus désobligeant à mon égard, s’est entièrement révélé. Puisque je devais grandir sans passer par l’enfance, peut-être était-ce alors une sorte de crise d’adolescence avant l’heure, qui sait…. Quoi qu’il en soit cette période fut terrible, tout autant pour moi, que pour ma soi-disant famille. Je supportais de plus en plus difficilement toutes ces contraintes, tous ces mensonges… Et de leur côté, je pouvais sentir poindre le doute qui accompagnait l’éventuel et terrifiant spectre de l’échec. J’avais à peu près neuf ans à cette époque et, pour avoir été impliqué dans mon propre projet des mon plus jeune âge, j’avais pleinement conscience que perdre le fruit de ces neuf années serait pour le projet Méta une perte incommensurable. Pourtant, à cette période je ne pensais pas vraiment à ce que je deviendrais si jamais ils m’avait jugée perdu pour eux. Sans être réellement nombreux, les conflits qui nous opposèrent furent cependant assez violent. Je savais avoir un avantage sur ceux qui, à mes yeux avaient pris des allures de sinistres geôliers, et avec toute la cruauté de l’enfance j’en abusais en les menaçant de m’enfuir et de tout raconter à la police. Des paroles d’enfants en colère, qui trouvèrent leur paroxysme le jour ou j’en vins à leur demander sans détours de me révéler l’identité de mes véritables parents. C’est à ce moment là, que tout changea réellement en fait. Cette demande n’était pas tout à fait innocente à vrai dire, elle n’avait pas surgi comme ça, d’un seul coup. En réalité, plus je grandissais et plus je remarquais que la généticienne qui me faisait office de mère d’apparat et moi, nous ressemblions… Et bien qu’une idée de lien familial entres nous deux m’ai effleuré plus d’une fois avant cela, je me disais que si tel était le cas alors elle se serait comporté comme toute les autres mères que j’ai avais eu l’occasion de voir depuis que nous étions installé dans cette villa méditerranéenne. Sans doute furent-ils quelque peu désarçonné par cette interrogation, car la dispute en resta là. Puis, le lendemain je fus convoqué dans le bureau de la responsable du projet. Trônant impérieusement derrière son bureau massif, elle m’expliqua alors ce qu’il en était. Flora Brizzi, puisque tel était son identité réelle, était biologiquement ma véritable mère. Cette nouvelle, qui ne fit en fin de compte que conforter ce que je savais déjà au fond de moi de manière plus ou moins inconsciente, me fit sourire comme jamais encore je ne l’avais fait. Je pensais déjà, naïvement il est vrai, que cette révélation allait tout changer… Que enfin libéré de ce lourd secret, elle allait pouvoir se comporter en véritable mère, et que nous serions désormais une famille unis dans le sens le plus tendre ou je me l’imaginais alors. Mais très vite, mes espoirs d’amour filial se brisèrent net contre le mur d’indifférence froide qui caractérisait habituellement cette femme. Après avoir ajouté tout aussi sèchement que mon père biologique était un parfait inconnu dont le nom n’avait pas été retenu comme étant important pour le projet, elle ajouta que, en dépit de ce qu’elle venait de me révéler, je n’étais que le résultat d’un travail génétique ou s’était concerté plusieurs scientifiques, et que je n’étais finalement rien de plus qu’un simple outil crée par la science afin de détruire les Améliorés. Que c’était là, la seule et unique raison à mon existence sur Terre, et que je ne devais jamais l’oublier. Des mots durs, sans aucun doute très cruel de la part d’une mère envers son enfant… Mais sur le moment, ce n’est pas ainsi que je les ai interprété. Pour moi, c’était avant tout un espoir, ce fameux espoir que je citais un peu plus haut, et qui m’ôta définitivement toute velléité de fuite et de rébellion. Après cet entrevue, j’ai quitté son bureau en lui assurant de ma compréhension concernant ce qu’elle venait de me dire. M’avait-elle cru.. ? J’imagine sans doute que oui, mais depuis ce moment j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour lui plaire, pour la rendre fière de moi. Un comportement des plus pathétique dirons sans doute certain, pour un résultat qui n’est en fin de compte jamais venu. Du moins, par pour les raisons espérés. C’est peut-être bien la vérité, mais après tout les Métas ne sont-ils pas humain, malgré le fait qu’ils ne soient génétiquement que de simples ustensiles à usage réservé et, assurément, à durée de vie limitée par la réussite de leur tâche.. ?

Au début de ce qui aurait du être normalement ma pré adolescence, J’ai eu droit à un suivi psychologique plus régulier qui s’est traduit par des séances d’une ou deux heures, deux fois ou trois fois par semaines avec le psychiatre qui me servait de père d’apparat dans le monde extérieur. Ces séances avaient pour but, et je suppose que ma révolte à leur encontre a du jouer un rôle prépondérant dans la mise en place de ce suivi, de m’aider à ne plus laisser mes émotions prendre le contrôle de mon don. En effet, autrefois ce dernier pouvait subitement apparaître des l’instant ou la colère, la joie, ou bien encore la peur, s’emparait de moi. Ce fut d’ailleurs l’une des raisons principales, qui les avaient décidé à ne jamais me laisser sortir seule de la propriété. Plus d’une fois j’ai failli incendier l’endroit ou nous vivions, et à chaque fois j’avais eu droit à… Comment dire… Une sorte de pause… Oui… Mais ne vous méprenez surtout pas. En dépit de la douceur que peut évoquer ce terme, cette pause était une chose absolument effroyable pour moi. Imaginez, que pour vous punir, on vous prive de l’un de vos sens… Que l’on vous enlève temporairement la vue… L’ouïe… Ou bien encore, la parole… Vous trouveriez sans doute cela très cruel, n’est-ce pas.. ? Pourtant, c’est exactement ce qu’ils me faisaient lors de ces pauses. Bien sur, je n’étais pas privé de l’un des sens commun aux originels… Ce qu’ils me retirait avec une indifférence froide, c’était la capacité qui faisait de moi une méta… Ma maîtrise innée et ma relation intime avec l’élément de vie, qu’est le feu. Comment expliquer cela à des gens, qui ne connaissent pas cette merveilleuse sensation de fusion avec l’un des éléments primaire… C’était comme m’arracher une part de moi-même, et à chaque fois je ressentais ce vide incommensurable en moi, qui me meurtrissais de jours en jours jusqu’à ne Plus faire que de moi une sorte d’âme perdu. Je n’ai jamais su quel était ce produit qu’ils m’injectait, afin de me voler cette partie de moi. C’était l’une des choses qu’il m’était interdite de connaître concernant le projet Méta, car sans doute voulaient-ils garder le secret de ce qui était en mesure de nous arrêter, le jour ou ils nous considèrerais à notre tour comme une menace à éradiquer. Très souvent, je me demande si les autres métas qui savent qui ils sont, se posent la même question… Ils est assez paradoxal d’en connaître autant sur le projet qui à présidé à nôtre création, sans pourtant n’avoir jamais pu rencontrer l’un des miens. Les responsables du projet comptent-ils faire de la première génération les leaders de ces métas né par la suite.. ? Ou bien envisagent-ils de nous utiliser en tant que éléments distincts afin de nous faire agir dans l’ombre.. ? C’est là, le genre d’interrogations qui me hante depuis que j’ai pris pleinement conscience de ce que l’on attendait de nous. Mais revenons en plus particulièrement à moi… Grâce à ces séances pluri hebdomadaire, j’ai pu, avec le temps, gérer mon émotionnel afin de ne plus me laisser déborder par mes émotions. Certes, certes, ce ne fut pas une chose aisée. Mais j’ai travaillé durement pour y arriver, car plus jamais je ne voulais me voir priver de cette part de moi-même… De cette extension de ma propre vie… Au cours de ces années, j’eu droit, en plus de mes cours déjà existant, à un entrainement poussé au combat. Combat à mains nues, combat armés… Loin d’égaler un véritable entrainement militaire, celui-ci était avant destiné à me défendre et à agir, le cas échéant, lorsque mon don ne pourrait être utilisé. En effet, il est formellement interdit aux métas d’utiliser leur capacité en public, afin de conserver l’avantage de la surprise lorsque viendra l’heure d’exterminer les Améliorés. En revanche, il nous est très fortement conseillé, pour ne pas dire autre chose, d’employer toutes les méthodes possibles et imaginable pour conserver le secret de notre existence. Dans les faits, cela signifie tuer qui il faut pour cela… Et quel que soit son âge… Malgré toute l’hypocrisie dont fait preuve le projet Méta avec ses soi-disant actions pour sauver ce qu’ils appelle entres eux la réelle l’humanité, ils ont fait de nous uniquement des armes de destructions sans âme. Du moins, le pensent-ils… Heureusement d’ailleurs, car autrement je ne serais sans doute pas ici devant cet écran, entrain de vous livrer aussi ouvertement ma vie classé secret défense par les hautes instances dirigeantes du projet.

Au milieu de tous ces apprentissages aussi divers que variés, j’ai découvert ce qui est, sans l’ombre d’un doute, un point faible propre à tous les métas… Nous sommes entièrement dépendant de notre élément. C’est une vérité dont j’ignore si cela a été fait intentionnellement lors de la manipulation de nos gènes ou non, et que j’ai découverte lors d’un hiver terriblement glacial. Sous le couvert de vacances en famille, nous nous étions rendu dans le nord de l’Europe… En Norvège plus précisément… Ils voulaient tester ma capacité à utiliser le feu dans un environnement naturellement hostile à cet élément, afin de voir jusqu’à quel point je pouvais me montrer autonome le cas échéant. Lors de ce séjour, j’ai désobéi à celle qui s’obstinait à renier sa maternité réelle à mon égard. Sans doute était-ce dans le but de m’affirmer, de leur montrer que je pouvais moi aussi décider sans eux… C’était une véritable absurdité lorsque j’y songe. Lors d’un test comme ils m’en faisait faire chaque jour,, je me suis enfoncer encore un peu plus profondément dans la forêt qui entourait notre chalet. Bien entendu, je n’avais pas l’intention de fuir mais simplement de leur faire peur… De lui faire peur… Je pensais sottement que si elle pensait m’avoir perdu, alors son attitude à mon égard changerais enfin du tout au tout lorsque je reviendrais… Malheureusement pour moi, il n’y a rien qui ressemble plus à une forêt enneigé, qu’une autre forêt enneigé. En conséquence de quoi, je me suis enfoncé si profondément que j’ai fini par me perdre dans la tourmente nordique qui a rapidement fait son apparition. Je suis demeuré perdu durant plus de trois jours, m’enfonçant encore un peu plus à l’intérieur de cette forêt à chacun de mes pas égarés. Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas peur, du moins pas dans les premiers temps. Je savais pouvoir me réchauffer en allumant un feu et, le cas échéant, être en mesure de faire fuir n’importe quel animal sauvage qui tenterait de s’en prendre à moi. Mais ignorante de mes limites que j’étais à cette époque, j’ai user de mon don sans l’ombre d’un remord. Après tout, je n’avais encore jamais été incapable de l’utiliser, hormis lorsque l’on m’injectait ce produit inhibiteur. Je l’ai donc utiliser presque sans interruption, afin de me réchauffer. Mais au cours de la seconde journée, j’ai constater que j’avais de plus en plus de mal à créer du feu, avant de finalement ne plus en être capable vers la fin de l’après-midi. La peur de ne plus être protégé de ce froid, pénétrant et cruel, s’associa alors à une profonde incompréhension de ma part. Mon pouvoir avait disparu, comme ça, sans aucune explication… J’étais perdu, dans tous les sens du terme. Sans feu, incapable de retrouver le chemin du chalet… J’ai marcher encore quelques heures, avant de finalement m’écrouler au pied d’un gigantesque sapin. Je ne sauris trop dire pour quelle raison, mais j’ai utiliser mes dernières forces afin de me couvrir de deux ou trois branches de sapin qui étaient au sol, afin de me fabriquer une sorte de couverture de fortune pour me protéger du froid. Peut-être, n’ai-je vu que le fait d’être recouverte par les aiguilles rapprochées de ces branches mortes, sans réellement penser consciemment que cela me réchaufferait quelque peu. Le désespoir nous fait parfois agir de manière tellement irrationnelle après tout. Puis je me suis senti partir, et mes yeux se sont clos en l’espace de quelques secondes…

A mon réveil, je me trouvais dans mon lit, au chalet. Ils m’avaient finalement retrouvé le troisième jour, toujours blotti contre le sapin et presque entièrement recouverte de cette verdure hivernale unique au monde, et en quasi état d’hypothermie. En dépit des soins auxquels j’avais droit, certes de très bonnes qualité, car je leur était extrêmement précieuse en tant que EVE-00 alpha, je paraissais ne pas être en mesure de me remettre sur pied. Je demeurais faible et incapable d’utiliser mon pouvoir, au grand désespoir de ma famille d’apparat. J’aurais aimé croire qu’ils s’inquiétaient pour ma personne, mais je n’étais pas dupe en dépit de leurs gentillesse et je savais pertinemment que seule l’éventuelle disparition de ma capacité avait leur attention. Je me rappelle d’ailleurs m’être demandé ce que j’allais devenir, si jamais mon pouvoir ne revenait pas. Sans lui, je n’étais plus qu’un outil inutile, pour reprendre les termes de ma chère génitrice… Et tout ce qui est inutile... Enfin, au bout de deux semaine j’avais regagné suffisamment de force pour pouvoir quitter ma chambre. Mes jambes étaient encore tremblantes et mes pas plus ou moins incertain, mais je pouvais au moins me déplacer dans le chalet. Je me souviens m’être rendu dans le salon, et de m’être assise sur le parquet en bois juste devant le feu qui brûlait doucement dans la grande cheminée. J’ai regardé ce dernier durant de longues minutes avec dans le regard le regret profond de la chose la plus intime à jamais perdu, et puis je ne ais trop pour quelle raison, je me suis allongée sur le sol ou je me suis tout simplement endormi. Je me souviens alors avoir fait une rêve… Sans doute le seul que je n’ai jamais fait de toute ma vie. Est ce que le fait d’avoir été génétiquement modifié m’a-t-il privé de ce lien avec l’inconscient.. ? Je me pose parfois la question. Dans ce rêve, j’étais entièrement nue. Je me trouvais en plein milieu de l’océan, sur un petit îlot de quelques dizaines de mètres, et peu à peu le niveau de l’océan monta, engloutissant doucement mais sûrement le Minuscule bout de terre qui pointait à l’air libre. J’avais peur… Et froid, très froid… Je m’étais réfugié au pont plus le plus élevé de cette île miniature, mais l’eau, dévorante, continuait sa lente et inexorable ascension afin d’engloutir ce bout de terre aride qui était ma seule sécurité. La terreur s’était emparée de moi, et je pensais alors que j’allais mourir, me noyer au beau milieu de ce no man’s land liquide et bleuté… lorsque que les premières vagues vinrent me lécher les pieds, je ne ressenti pas un froid quelconque mais plutôt une douce chaleur rassurante. L’océan se teinta alors d’une flamboyante coloration écarlate et orangé, et ce dernier se changea en un véritable océan de flammes. Ce dernier fint par engloutir totalement le petit îlot, et je me suis retrouvé à baigner au milieu de ce brasier infernal qui me parut alors des plus familier. J’y ai nagé durant de longues heures, fendant les flammes comme on fendait habituellement les flots. Toute peur, toute appréhension avaient disparu, et je me sentais enfin chez moi… Libre et heureuse… A mon réveil, je me sentais bien… Vraiment bien… J’avais l’impression d’avoir retrouvé l’intégralité de mes forces, et quelle ne fut pas ma surprise en constatant que tout autour de moi, des gigantesques flammes avaient jailli de la cheminée afin de constituer une sorte de ronde protectrice. Le feu, cet ami de toujours, semblait m’être revenu et, à mon injonction silencieuse il s’approcha de moi, de nouveau fidèle à son obéissance innée vis-à-vis de moi. Après cela, j’ai recouvert un état physique optimal. Mes forces m’étaient revenue, et je ne ressentais plus ce dérangeant sentiment de manque qui était le mien depuis que j’avais été retrouvé à moitié morte dans la forêt.

Après avoir longuement analysé toute cette situation, L’équipe responsable du sujet que j’étais en a conclu que, de manière tout à fait inexplicable, la modification génétique avait du engendrer une sorte de dépendance vis-à-vis de l’élément qui m’était propre. Si cela est le cas pour moi, j’imagine que cela doit l’être aussi pour les autres Méta. Cette nouvelle donnée changea littéralement ma vision de moi-même. Je crois que c’est à ce moment précis, que j’ai pris pleinement conscience que je n’étais pas véritablement humaine. Tout comme un original j’avais besoin d’oxygène pour vivre, mais en plus j‘avais besoin d’avoir régulièrement du feu auprès de moi afin de ne pas faiblir… Et aussi, ne pas mourir… Le feu, aussi essentielle que l’oxygène… Finalement, c’était là une chose assez logique, lorsque l’on songeait à quel point ces deux choses étaient étroitement lié… Lorsque j’ai interrogé celle qui m’avait porté, elle m’a répondu que cette particularité n’avait pas été prévu dans les protocoles de création des métas. Aujourd’hui encore, je ne sais si je dois la croire. Peut-être est-ce la vérité, car après tout jouer à dieu n’est certes pas une science infuse… Mais en même temps, je ne peux m’empêcher de voir là une autre manière de nous soumettre, de nous enchaîner afin d’accroître encore un peu plus leur emprise sur leur création. Tout comme ce mystérieux produit annihile temporairement notre capacité à maîtriser notre pouvoir, cette nouvelle donnée leur offre le moyen de nous exterminer définitivement. Pourtant, j’aimerais croire sincèrement que cela n’est qu’une conséquence indirecte et inattendue de la modification de notre code génétique… Malgré la perversité dont l’homme a fait preuve en nous créant, je veux encore croire que, quelque part, il n’aurait pas pu être aussi cruel avec nous, même si nous ne sommes que des simples outils sans âmes. Après avoir réfléchi à un moyen me permettant de toujours avoir du feu avec moi, J’ai reçu un briquet, un briquet tempête plus exactement. Mais celui-ci à été modifié afin d’avoir une flamme plus pure, plus incandescente que les autres briquets du même genre. Cette flamme est telle, qu’elle peut allumer une cigarette sans même toucher cette dernière. Bien que moi-même je n’ai heureusement pas cette détestable habitude, ce briquet ne m’a plus jamais quitter depuis. Il est ma vie, mon dernier recours en cas de situation critique… Bien entendu, cette faiblesse m’a obligé à changer quelque peu mes habitudes. Je fais toujours en sorte d’avoir une cheminée dans les endroits ou je demeure, ou bien encore une quelconque flamme commémorative non loin de ces derniers. Le feu, source de vie… C’est très vrai en fin de compte…

Environs deux ou trois ans plus tard, je m’étais habituée à cette dépendance. C’était finalement comme être diabétique ou bien encore asthmatique, la seule différence étant que cette faiblesse ne me réduisait en rien. Je poursuivais mes différents apprentissages, aussi bien intellectuel que celui de mon don, et de plus en plus je devenais autonome et capable de me débrouiller toute seule, sans l’aide de ma soit-disant famille. C’est alors que j’appris l’existence des ces humains qui avaient eux aussi développé des capacité surprenantes. Après avoir interrogé Flora, je su que ces derniers n’avaient en rien été modifié, leur don à eux leur était entièrement naturel. J’avoue que ce fut un choc qui m’ébranla quelque peu. En effet, si des humains pouvaient eux aussi développer des pouvoirs comme les métas, alors ces derniers n’avaient plus aucune raison d’être. Pourquoi créer des êtres avec des pouvoirs, alors qu’il y avaient de plus en plus d’humains en possédant. Pendant un moment, j’ai pensé que c’était la fin, que j’allais être définitivement détruite. Bien que toujours désireuse d’être aimé par celle qui était ma véritable mère biologique pour ce que j’étais réellement, à savoir sa fille, l’idée de fuir vint à nouveau me caresser l’esprit de ses bras tentateurs. Je voulais son amour de mère, mais… Je voulais aussi vivre. Heureusement, celle-ci me rassura. Elle m’expliqua que ces humains doté de pouvoirs n’étaient pas assez performant pour être utilisé comme arme essentiel contre les améliorés, et qu’ils ne servirait sans doute que comme agent d’appoint. Elle me dit encore que les métas restaient encore et toujours irremplaçable car, contrairement à ces humains dont le pouvoir était identique d’une personne à l’autre, les métas, eux, avaient des capacités diversifiés qui les rendaient bien plus polyvalent. Elle se voulait rassurante, comme une mère le serait avec son enfant… Et je l’ai cru… Rien que pour ce bref mais court moment de bonheur, je l’ai cru… Toutefois, cette nouvelle sorte d’humain m’intrigue énormément. Les améliorés doivent-être détruit parce qu’ils sont supérieur aux humains. Mais ces humains évolués, ne le sont-ils pas eux aussi.. ? Pourtant, on ne m’a pas appris à les détester, ni même à les exterminer. Tout cela m’intrigue, et me trouble énormément à vrai dire.

A dix-sept ans, ma ressemblance avec celle qui m’avait mise au monde était indiscutable. Nous avions le même regard ténébreux, le même sourire, les mêmes cheveux sombre et finement soyeux, la même prestance, un identique pétillement de malice dans les yeux, lorsqu’une chose nous émerveillait… Le doute n’était plus permis, sur notre réelle filiation. Bien que m’ayant dit la vérité quelques années auparavant, Flora continuait de réfuter un quelconque lien effectif entres nous au profit du projet. Elle m’avait mise au monde, mais j’étais l’enfant du projet méta. Cela faisait-il des autres sujets d’expérimentation, mes frères et mes sœurs.. ? C’était là un question philosophique des plus intéressante, même si on n’avait jamais cessé de me répéter que je n’avais pas de véritable famille, que je n’existais pas réellement en tant que personne. Cela étant, notre ressemblance ne pouvait-être dissimulée. Alors, pour me rapprocher encore un peu plus de cette illusoire lien de parenté, j’avais décidé de lui ressembler encore un peu plus… J’avais opté pour la même coiffure, des vêtements plus adulte et, comme elle portait continuellement des lunettes, j’en demandais aussi sous le prétexte de me fondre encore un peu plus dans la masse des humains parmi lesquels j’allais devoir vivre d’ici quelques années. Je pouvais ressentir une certaine fierté dans leurs regards, lorsque je m’impliquais ainsi dans mon intégration au monde toute proche maintenant. Lorsque l’on interrogeais sur l’accentuation de la ressemblance physique avec ma génitrice, je me contentais de répondre que je prenais modèle sur une femme que j’admirais. Ce qui en soit n’était pas totalement faux, car en effet j’admire Flora… Et je l’aime, puisqu’elle est ma mère. Mais de ce dernier point, je me suis toujours bien gardé de leur en faire part. C’est là, une part du jardin secret qui m’appartient et que jamais ils n’ont pu pénétrer…

Les doigts de Eve cessèrent brusquement de pianoter le clavier tactile de son bureau. La jeune femme s’adossa délicatement contre le dossier de son fauteuil, puis elle poussa un léger soupir… Ecrire tous ces souvenirs, raconter ce qu’avait été sa vie, et dont personne ne pouvait se douter… Sans lui être véritablement difficile, il lui fallait bien reconnaître que ce n’était pas une chose aussi aisée qu’elle aurait pu se l’imaginer. En faisant cela, Eve savait qu’elle trahissait le secret du projet Méta. Mais plus encore, elle trahissait sa mère et si elle était au courant cela la contrarierait sans l’ombre d’un doute très sévèrement. Mais qu’importe… la jeune femme savait désormais que son rêve de famille n’avait jamais été autre chose qu’une chimère issue du cerveau d’une petite fille rempli d’espoir, et que cette espoir l’avait désormais quitté… Même si, pourtant, sa place était toujours bien présente et libre. D’ailleurs, d’espoir Eve n’en avait plus aucun. Sinistre constatation que celle-ci, mais pourtant réelle. Elle était ce qu’elle était, un outil… Elle le savait, et ne s’attendait plus à autre chose maintenant, elle devait accepter ce fait et vivre avec. Toutefois, si elle était un outil, Eve n’en avait pas moins un libre arbitre que toutes ces années d’apprentissage forcé n’avaient pas réussi à obscurcir. Obéirait-elle, lorsque viendrait enfin le moment de combattre.. ? A vrai dire elle ne savait pas. Bien sur, elle souhaitait que ce moment ne vienne jamais car, sa vie était vide de sens et complètement inutile, mais c’était tout de même sa vie. Mais Eve savait aussi que le jour ou les métas s’attaqueraient aux améliorés, ces derniers riposteraient sans faire la moindre distinction. Ses semblables seront leurs ennemis, tout comme eux-même seront les leurs… Une histoire banale en fin de compte… Et presque aussi vieille que le monde… Dans un nouveau soupir, Eve tourna brièvement le regard en direction de la cheminée ou un feu paisible brûlait. Le feu, son fidèle ami de toujours… Son seul et unique ami… A jamais… S’arrachant avec un certain regret à cette contemplation béat, la jeune femme plaça à nouveau ses mains sur son bureau et recommença à pianoter activement sur le luminescent clavier tactile.

Au cours des trois années qui ont suivi, j’ai étudier plus en profondeur encore que auparavant les rouages de la géopolitique de ce monde devenue terriblement complexe, ainsi que le secrétariat. C’est au cours de ces années, que j’ai enfin su vers quoi tout cela tendait… Et combien le projet Méta pouvait avoir des ramifications des plus tentaculaire. J’étais destinée à entrer, en tant que secrétaire particulière, au service de Morgana Abrozzio. Cette femme, politicienne de son état, est une fervente opposante aux améliorés. Pourtant, elle ne préconisait nullement leur élimination, mais simplement l’éradication de tous contacts avec ces derniers. Mais depuis quelques années, elle semble être devenu nettement plus radicale sur la question des améliorés. En réalité, sa carrière tout entière a été secrètement orienté par un puissant lobbying, de manière à lui faire gravir les échelons du gouvernement, afin que, le moment venu, elle puisse accéder aux statut de représentante aux Nouvelles Nations-Unies. Ce statut lui a offert la possibilité d’être au cœur du véritable pouvoir politique de ce monde, et est une porte grande ouverte sur une approche éventuelle de leur cible commune. Si je devais imager quelque peu la chose, je dirais que Morgana est la clé qui me permet d’approcher légalement les améliorés, grâce à ses divers déplacement officiels. Elle ignore qui je suis en réalité. Pour elle je ne suis que sa secrétaire fidèle et zélée, toujours efficace et disponible, quelle que soit l’heure ou bien le lieu. Elle ignore aussi que sa brillante carrière est du aux appuis que possède le projet Méta, des appuis visiblement très puissant mais dont je ne sais absolument rien. La confiance des responsables du projet ne va malheureusement pas jusque là, envers ses outils.

Cela fait maintenant presque trois mois que nous sommes arrivé à Black Hole…La représentante Abrozzio a remplacé son prédécesseur, Massimo Tagliani, qui est subitement décédé en pleine chambre des conseils. Il faut bien avouer que à quatre vingt onze ans, le doyen des représentants des nouvelles Nations-Unies aurait du se ménager quelque peu. D’après ce que j’ai appris, il est mort d’un arrêt cardiaque en défendant un projet visant à rendre vie aux endroits de la planète potentiellement de nouveau habitable… Mourir en parlant de faire renaître la vie… Si ce n’était pas aussi triste, je trouverais cette ironie des plus comique… La représentante Abrozzio et moi avons rapidement pris nos marques, et ainsi me voilà dans cette vie entièrement fabriqué sur mesure afin de servir au mieux le desseins des plus farouches opposants des améliorés. J’ignore combien de temps cette paix relative va durer. Mais je sais que un jour ils m’ordonnerons d’agir, et à ce moment là je devrais prendre une décision… Quelle qu’elle soit… Même si j’ai pu être plus ou moins profondément impliqué dans le projet Méta, sa confiance envers moi reste toute relative. En effet, je sais que, quelque part dans cette ville sans âme, quelqu’un me surveille. Flora à toujours refusé de me donner l’identité de cette personne, et je n’ai rien pu découvrir sur celle-ci. Tout ce que ma génitrice à bien voulu me dire, c’est que cette personne est en poste à l’Académie. Pendant un moment, j’ai pensé que cet espion du projet pouvait être Neilina Lowan, la directrice. J’ai tout d’abord pensé à elle, car elle fait partie de ces humains ayant développé des pouvoirs psychiques. Sa position concernant les amélioré est sans équivoque, et je ne serais pas étonné qu’elle soit associé, d’une manière ou d’une autre, au projet qui m’a vu naître. Car même si ces derniers ne sont que des à côté par rapport aux métas selon les propres propos de Flora, il n’en reste pas moins qu’ils intéressent très fortement les responsables du projet. Mais très rapidement, j’ai douté… Flora sait que je ne suis pas idiote, et que j’aurais forcément pensé à cette femme des le début. Alors si elle m’a révélé que le gardien de l’ombre chargé de surveiller mes faits et gestes travaille à l’Académie, C’est sûrement qu’il s’agit d’un humain tout ce qu’il y a de plus ordinaire… Un professeur, sans doute… Ou bien, aurait-elle anticipé ma réflexion et aurait-elle compté sur celle-ci afin que je doute de la vérité qu’elle m’offrait littéralement sur un plateau d’argent.. ? C’est très difficile à dire, car ma génitrice est d’une intelligence redoutable…En tous les cas, je fuis cette endroit. J’évite tant que possible d’approcher cette Académie ou est tapi mon geôlier virtuel, ou plutôt ma Geôlière, car je sais aussi qu’il s’agit d’une femme. Ignorant de qui il s’agit précisément je ne peux me soustraire à sa surveillance, mais au moins puis-je ne pas lui faciliter la tâche. Quelque fois, elle me contacte à travers le réseau afin de s’enquérir de ma situation. Sans doute, fait-elle des rapports à Flora qui elle-même les transmets au projet Méta. Pourrais-je un jour la rencontrer.. ? Je ne sais pas… Peut-être serait-ce bien… Ou peut-être pas…

C’est étrange, comme une vie tiens finalement en peu de chose. La mienne trouve place en ces quelques lignes écrite un soir d’orage, dans une ville fourmilière qui me révèle pleinement à la solitude qui est la mienne… Et qui doit sans doute être celle de tous les métas qui savent ce qu’ils sont et ce à quoi ils sont destiné. Ceux qui, dans un avenir plus ou moins lointain lirons ces mots, se demanderons sans doute pourquoi J’ai ainsi pris le risque de révélé un secret qui pourrait assurément me coûter la vie. A Black Hole, je me suis rendu compte d’une chose… Les gens n’existent pas pour leur semblable. L’immensité de cette mégalopole en fait un creuset d’indifférence, et lorsque vous y mourez c’est dans l’indifférence générale. Cela est d’autant plus vrai pour les métas, car nul ne connaît notre existence. Nous ne sommes que des ombres et, lorsque nous disparaitrons, nous n’aurons personne pour se souvenir que nous avons un jour existé. Par ce geste, sans doute futile il est vrai, je veux juste témoigner du fait que, à un moment donné dans l’histoire de cette humanité qui nous à rejeté malgré le fait de nous avoir créé, nous avons été là. Je ne sais pas comment tout cela va finir… Peut-être détruirons-nous entièrement les améliorés, avant de nous faire exterminer à notre tour par ceux qui nous aurons fait naître… Ou bien les améliorés vaincrons-t-il, et la encore, disparaitrons nous… Pour toutes ces raisons, je veux témoigner de notre existence, des raisons qui ont présidé à notre création, afin que, un jour et quelque soit l’issue de tout cela, les métas soient reconnu, non pas comme de simples outils sans âmes destiné à combattre les ennemis des originels, mais bel et bien comme des être vivants à part entière. Nous avons des doutes, des craintes, des espérances… Nous sommes sensible à la joie, à la tristesse… Nous pouvions rire… Pleurer… Notre sang est semblable à celui des véritable êtres humains, et finalement… Nous mourrons aussi…

Cet aveu autobiographique est donc un héritage que je lègue aux futures générations d’êtres qui viendrons après nous, afin qu’ils prennent conscience de l’absurdité de toute cette situation. Peut-être que de tout cela, quelque chose de positif ressortira pour ceux qui resterons peut-être… C’est peut-être un souhait illusoire, mais si un seul d’entre nous survit à tout cela, alors ce sera sans doute la plus grande des victoires pour les métas…

Eve cessa de pianoter le clavier virtuel, et regarda silencieusement l’écran en croisant ses mains sous son menton… Une habitude, empruntée à sa génitrice biologique. Elle le savait… Si l’existence de ce texte arrivait aux oreilles du projet, il chercherait à le détruire afin de faire disparaitre toute possibilité de voir leur existence révélée. Quand à Eve, sans doute voudrait-il lui faire subir le même sort afin de corriger ce qu’il considèrerait sans l’ombre d’un doute comme une erreur. Elle n’était qu’un outil après tout, et un outil défectueux on s’en débarrassait au profit d’un plus efficace… Et puis elle n’était que le prototype Eve-00, elle n’était que le moule sur lequel les véritables métas avaient été conçu, et cela Eve en avait parfaitement conscience. La jeune femme avait toujours pensé que ce qui l’avait toujours sauvé, c’était le fait d’être un véritable champ d’expérimentation pour l’évolution des autres métas. Le modèle de base, celui sur lequel on se basait pour corriger les imperfections éventuelles des modèles suivants. Son existence ne tenait en fin de compte que à un fil de soie tenue, et Eve le savait sans doute mieux que quiconque… Elle cligna doucement des yeux, puis elle soupira doucement avant de dire :

‘’Enregistrement du document… Projet Méta… Verrouillage de la sécurité par identification vocale…’’

Un court silence envahit alors le salon de l’appartement, puis à nouveau la voix féminine digitalisée retentit de sa chaleur délicieusement suave…

‘’Enregistrement du document Projet Méta effectuée… Sécurité par identification vocale verrouillée…’’

Eve s’adossa à nouveau contre le dossier de son fauteuil, et sourit brièvement… Si tout était aussi simple que le monde virtuel…

‘’Fermeture de Camélia et extinction du système… Bonne nuit Lilith…’’

La voix féminine artificiel résonna encore une fois dans le salon…

‘’Fermeture de Camélia effectuée… Système en cours d’extinction… Bonne nuit Eve… A demain…’’

Les éléments holographiques de l’ordinateur s’évanouirent dans les airs tel un fantômes diaphane, et Eve quitta doucement son fauteuil tout en éjectant le mini disc sur lequel elle avait enregistré son récit interdit. Elle devait maintenant le dissimuler quelque part, en attendant le jour ou elle se déciderait à en faire don à quelqu’un. Se disant que la simplicité était encore la meilleure des choses, la jeune femme décida de cacher le mini disc à l’intérieur d’un bibelot qu’elle avait trouvé dans une boutique d’antiquité, et qui recelait une double fond qu’elle avait elle-même découvert par hasard. Ainsi, personne ne le découvrirait, d’autant plus que le dit bibelot était dans sa chambre à coucher. Une fois cela fait, Eve se sentit curieusement comme plus légère, comme si ce simple acte l’avait libéré d’un poids invisible. La jeune femme ne savait pas comment tout cela allait finir, mais au moins il y avait désormais une voie pour que les métas ne disparaissent pas purement et simplement de la surface du globe, comme s’ils n’avaient jamais existé…

Hors-Jeu

Parlez-nous un peu de vous^^On veut tout savoir ! (dans la limite du raisonnable, bien sûr)

Vous : Moi.. ?

Votre âge réel : Ne parlons pas de ce qui fâche, voulez-vous.. ? rolls3

Votre addiction au net (en h/jour ) : Cela dépend… Mais très, très, très souvent… bravo

Comment avez-vous connu Black Hole Chronicles ? : Le hasard, mais je ne me souviens plus de l’endroit ou l’on s’est rencontré à vrai dire…

Pour quelles raisons nous avoir rejoint ? : J’aime l’idée, et aussi le contexte

Est-ce votre dernier mot ? : Hum…

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