Black Hole Chronicles
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Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité. (A. Einstein)
 
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 [JS] Incertitude et cruauté... (Eve Valentine)

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Eve Valentine
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MessageSujet: [JS] Incertitude et cruauté... (Eve Valentine)   [JS] Incertitude et cruauté... (Eve Valentine) EmptyVen 12 Sep - 1:16

Quand, tout cela s’est-il passé.. ?

En vérité, je ne saurais trop le dire… Je devais avoir environs douze, treize ans… Peut-être quatorze… Je ne me souviens pas de la saison exact, mais ce devait être la fin de l’automne, ou bien encore le début de l’hiver car le temps était très froid. D’ailleurs, toute cette année avait été glaciale, c’est peut-être à cause de ce détail que je me souviens de cet évènement qui n’a, finalement, rien de plus comme valeur, que le simple fait d’être un souvenir à la fois si cher à ce qui fait vivre mon organisme, et paradoxalement si cruel. Ce jour-là, nous nous étions rendu à l’aéroport avec ma ‘’famille’’, afin de prendre un avion pour nous rendre aux États-Unis. Ils m’emmenait là-bas afin de visiter les Nouvelles Nations-Unies, sans doute pour commencer à me familiariser avec mon futur environnement professionnel, même si à cette époque je ne me doutais nullement de la chose. Pour moi, c’était juste une occasion, bien trop rare à mon goût, de sortir du carcan étouffant qui était le mien… Et puis, de cette façon je voyais du monde, même si ce n’était que de loin. Durant ces moments ou nous nous mêlions au commun des mortels, j’avais vraiment le sentiment d’être en famille… Flora me couvait comme une mère poule et, même si je sais pertinemment que ce n’était que pour éviter que je parle un peu trop ou bien encore que je ne prenne éventuellement la fuite, j’avoue que j’appréciais énormément ces attentions de mère aimante et dévouée. Mes ‘’parents’’, mon ‘’oncle’’ et moi étions l’image même d’une famille heureuse, mais quel est déjà le nom de ce philosophe, qui disait que la réalité n’était rien d’autre qu’une illusion que chacun manipulait à sa guise.. ? Lui aussi, son nom m’échappe… Décidément…

Emmitouflée dans mon manteau, avec une écharpe que Flora m’avait forcé à mettre autour du cou au point de m’en couper presque le souffle et une paire de gants que j’avais eu tout autant de mal à enfiler, J’étais protégé du froid ambiant qui faisait frémir le plus vigoureux des hommes. Je me sentais bête d’être ainsi couverte, comme si j’étais encore une petite fille fragile. Mais Flora n’avait voulu rien entendre, et m’avait obligé à me laisser ainsi protéger. Elle avait sans doute peur que son sujet d’expérimentation ne tombe malade, mais pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, cela ne m’ai encore jamais arrivé. Puis-je véritablement être malade, comme les originels.. ? Peut-être… Ou peut-être pas… Pour tout dire, je ne me suis jamais senti mal, excepté lorsque je me suis retrouvé privée de toute flamme, durant ce séjour en Suède ou nous avons découvert ma dépendance au feu. Pourtant, je ne suis pas insensible au froid, bien au contraire. Mais j’ai l’impression que mon corps, ou bien encore mon pouvoir sur l’élément feu, contrebalance ce froid afin de l’atténuer presque entièrement. En fait, c’est étrange mais je lis les différents degrés de froideur sur le visage des gens et leur manière de se vêtir, là ou mon propre corps semble conserver une température fraîche, parfois délicieusement frissonnante, mais en aucun cas douloureusement glaciale… Je me suis toujours demandé si cela avait était une chose prévue dans la modification génétique qui à été la mienne, mais j’en doute vu le comportement persistant de ma ‘’famille’’ à vouloir me couvrir de la tête aux pieds lors des grands froids. Il s’agit donc sans doute d’un effet secondaire imprévu, mais qui au final n’est pas déplaisant. En effet, qui ne voudrait pas avoir une sensibilité réduite au froid…

Lors de l’embarquement, Il y a eu une bousculade…J’avoue que je ne sais pas vraiment comment tout cela à commencé, mais je me souviens de la cohue que cela à engendré parmi les passagers en attente. Tous le monde s’est retrouvé mélangé les uns aux autres, et très rapidement je me suis vu séparée de Flora et de ma ‘’famille.’’ Ensuite, tout est assez confus… Comme prévu par le protocole d’urgence établi par Flora en cas de séparation imprévu d’elle ou de l’un des autres membres de son équipe, je me suis écartée de ce brouhaha de plaintes et de gesticulations exaspérée, et je me suis réfugiée dans l’endroit public le plus proche ou il leur serait aisé de me retrouver rapidement. En l’occurrence, Il s’agissait du hall d’attente du terminal. Sagement, je me suis donc dirigée vers l’un de sièges en thermoplastique à la couleur affreusement vive, et j’ai attendu. Lorsque j’y songe aujourd’hui, je me demande pourquoi je n’ai pas profité de cette occasion inespérée pour prendre la fuite. Mais le pouvais-je réellement.. ? La révélation de ma dépendance au feu n’était finalement pas si éloignée que cela, et depuis celle-ci Flora avait redoublée d’attention à mon égard… Ou plutôt, à l’égard de son projet, mais à l’époque cette nuance insidieuse n’apparaissait pas encore à la petite fille que j’étais. Même si parfois cela m’irritait quelque peu, j’aimais qu’elle joue ainsi le rôle de maman attentionnée à mon égard… Et fuir, aurait été perdre l’espoir, certes futile mais encore présent à cette époque, que Flora devienne véritablement une mère pour moi. Donc, j’attendais, sagement, que Flora ou l’un des membres de son équipe vienne me chercher, afin de retourner à l’avion. Mais en dépit des minutes qui s’écoulaient inexorablement, aucun membre de ma famille ne revint pour me chercher.

Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé à vrai dire, Flora n’a pas été très prolixe sur le sujet à son retour. Mais j’imagine que en fin de compte, les hôtesses ont du finir par faire embarquer tous le monde après la résolution de ce mécontentement du à la bousculade, et que dans le feu de l’action elles ont du lui répondre de ne pas s’inquiéter, que je suivrais… Peut-être aussi que ma ‘’famille’’, bousculée par tous ce voyageurs impatients,, n’a pas su revenir en arrière afin de quitter l’avion… Qui pourrait bien dire ce qu’il s’est véritablement passé en réalité.. ? Quoi qu’il en soit, j’ai attendu encore et encore, et puis en voyant des gens faire des signes de la main à travers la gigantesque baie vitrée qui faisait face à la piste d’envol, je me suis levée et c’est la que je l’ai vu… L’avion était en train de décoller. Puisque personne n’était revenu me chercher, j’en ai donc conclu que Flora et les autres étaient monté à l’intérieur… Mais pour quoi sans moi.. ? Pourquoi être parti sans revenir me chercher.. ? L’avion s’élança de plus en plus rapidement sur la piste, et puis enfin ses roues quittèrent le sol avant de se rétracter à l’intérieur de leur sas de rangement. L’avion s’éleva… Devint miniature… Point… Et enfin, s’évanouit dans le lointain d’un bleu grisé empli de froideur hivernale… A ce moment là, j’avoue que je me suis senti quelque peu perdue. En effet, pour la première fois de mon existence j’étais seule dans un environnement non sécurisé, ou je pouvais côtoyer des gens autres que ceux qui s’occupaient de moi. Qu’ai-je fait alors, de cette liberté soudaine et inattendu.. ? Ma foi, sans doute une folie mais… Je suis retournée m’asseoir sur mon siège, et j’ai continuée d’attendre sagement. Que pouvais-je faire d’autre après tout.. ? Je ne pouvais ni joindre Flora, ni aucun des autres, et il n’y avait personne d’autre vers qui me diriger. Je me souviens avoir attendu longtemps… Très longtemps… Lorsque parfois des gens me demandait si j’étais perdue, je leur répondais en souriant poliment :

‘’Non madame (ou non monsieur…) J’attends ma maman, elle ne va pas tarder à revenir des toilettes…’’

Une réponse sans doute ô combien stupide, mais qui passe pourtant avec tellement de vérité dans la bouche d’une adorable petite fille emmitouflée comme une petite inuit au teint toutefois bien trop pâle. En fin d’après-midi, je me suis finalement dit que attendre ne servait à rien. J’ai alors quittée le hall d’attente du terminal, et me suis dirigée vers la sortie de l’aéroport. En temps normal, j’aurais du rentrer immédiatement chez nous. Mais même si j’étais très obéissante à cette époque, j’étais aussi, sans l’ombre d’un doute, une enfant très curieuse de tout et notamment de ce monde qui m’était habituellement inaccessible. Alors, bravant l’interdit et sachant que je recevrais sûrement une punition pour ça au retour de Flora, j’ai décidé de rester encore un peu dans cette ville à la fois si familière, et en même temps tellement étrangère. Durant plusieurs heures, j’ai errée à travers les rues quasiment déserte de la grande cité. Le froid ambiant paraissait avoir découragé les gens de sortir plus que de raison, et les rares passant rencontré ne semblèrent pas s’étonner du fait qu’une enfant se promène ainsi dans les rues, sans une personne adulte à ses côtés, alors que la nuit commençait doucement à déposer son sombre manteau sur la ville ensommeillée. Au cours de cette promenade improvisée, J’ai observer les gens… Les couples amoureux qui se témoignaient des gestes tendres… Des mères avec leurs enfants, se tenant par la main… Avec Flora, c’est toujours elle qui me demandait de la lui tenir, et uniquement en public. J’avais quelque fois tenté de lui tendre la mienne afin qu’elle la prenne, mais jamais elle ne l’a fait… Contrairement à cette mère, qui avait eu un merveilleux sourire tendre à l’égard de son petit garçon tandis qu’elle lui agrippa délicatement sa petite main si innocente encore. Je me souviens être restée longuement immobile, tandis que ceux-ci s’éloignaient lentement. Loin d’être de la jalousie, je crois que je ressentais plutôt une certaine forme d’envie en les voyant ainsi. Entres eux, cela n’était nullement artificielle, c’était aussi authentique que la lune qui commençait à faire son apparition dans le ciel. J’avoue que cela m’a rendu un peu triste, et puis j’ai repris mon chemin d’un pas un peu plus hésitant que précédemment. Intérieurement, je m’étais dit que ce petit garçon avait de la chance… Je me demande d’ailleurs ce qu’il est devenu aujourd’hui… Est-il toujours en Italie.. ? Est-ce que lui et sa mère s’aiment toujours aussi fort, que lorsqu’il était petit.. ? Les gens sont finalement comme les souvenir… Ils traversent votre existence, et puis au bout d’un moment ils finissent pas s’évanouir… Peut-être, est-ce le mieux en fin de compte… Les souvenirs sont tellement inutile lorsque l’on y songe.

A force de marcher sans relâche à travers le dédales des rues de la cité, J’avais fini par pénétrer dans ce que la ville avait de plus honteux. Loin du clinquant des gigantesques tours de verre et de permabéton, des espace verts soigneusement entretenus et des rues à la propreté immaculée, je me trouvais à présent dans ce que toute grande ville répugne à reconnaître comme faisant partie d’elle… Les quartiers dit défavorisés. Immédiatement, j’ai senti un changement d’atmosphère Tout me paraissait plus terne, plus triste… Pour moi qui vivait dans un environnement finalement assez luxueux, ce fut un véritable choc. Pourtant, je n’avais nullement peur. Pourquoi en aurais-je ressentis d’ailleurs.. ? Mon éducation faisait déjà de moi une personne capable de se défendre contre n’importe quel agresseur originel, et dans le pire des cas je pouvais toujours utiliser le feu afin de calmer les ardeurs les plus farouches. Mais tout de même, je devais avoir l’air bien étrange dans mes beaux atours assurément de grande qualité, parmi ces gens, pour une grande majorité, démunis. Bien des regards curieux glissaient sur moi, petite fille solitaire et sans l’ombre d’un doute étrangère en cette ville dans la ville, mais malgré tout je n’ai eu aucun problème. Ces gens malchanceux effrayent les personnes nanties de toutes les grandes villes du monde, mais en réalité ils sont certainement bien plus humain et tolérant que tous ces pseudos humaniste des beaux quartiers qui prêchent la main tendue envers les victimes de la société actuelle… Une main tendue, mais… Bien souvent gantée afin de ne pas avoir à entrer en contact avec la souillure de la pauvreté du monde. Rapidement, je me suis dirigé en direction d’un petit groupe de personnes réunis autour d’un baril d’ou émanait une luminescence chaleureuse qui m’était bien familière. Cela étant dit, je ne comprenais pas pour quelle raison ces gens s’agglutinaient ainsi autour de ce baril de métal à la peinture sale et défraîchi, ou se consumait un feu qui me paraissait alors bien ridicule. Ce que j’ignorais alors, c’était que ce feu, peu digne d’intérêt à mes yeux de méta possédant la capacité de créer cet élément comme par magie, était pour ces pauvres gens comme un espoir… Celui d’une nuit de plus, jusqu’à la suivante. Lorsque je me suis enfin retrouvé auprès de ces gens, certains se sont légèrement écarté afin de me laisser une petite place auprès d’eux, tout en me jetant des regards étonnés de voir une fillette visiblement bien nanti, se trouver parmi eux. Après avoir jeté un œil au brasier chancelant, je leur ai demandé :

‘’qu’est-ce que vous faites.. ?’’

Naïve interrogation, pour une enfant qui l’était en fin de compte tout autant… Certains se mirent à éclater de rire, comme si l’absurdité de ma question était évidente. Une jeune femme me répondit alors d’une voix étonnamment douce en me disant qu’ils se réchauffaient afin de supporter la rigueur du froid de ce début de soirée qui s’annonçait comme très glaciale Ils avaient froid… A cette époque je vivais tellement repliée sur moi-même, aidée en cela par le fait d’être le centre d’attention constant de Flora et de son équipe, que jamais encore je n’avais réellement songé que les gens n’étaient pas tous comme moi. Un égoïsme que, aujourd’hui, je regrette d’avoir eu aussi longtemps, même si au final je n’en était pas tout à fait responsable. ‘’Si jeunesse savait…’’ Dit le dicton français de l’ancien monde, comme cela est terriblement juste. Même si jamais je n’en ai dit le moindre mot à Flora, j’ai toujours pensé que mon don pourrait être utile aux gens que, paradoxalement, je n’avais pas le droit d’approcher. C’est pourquoi, j’ai voulu aider ces gens qui craignaient tant ce froid qui ne faisait que m’effleurer de sa morsure si peu efficace à mon égard, a avoir plus chaud. Alors j’ai levé la main au dessus des flammes brûlante à leurs yeux d’originels, et avant que l’un d’entres eux ne s’élance afin de m’attraper le poignet avant que je ne me brûle, j’ai fait ce que je savais faire depuis deux ou trois ans… J’ai créée le feu sous leurs yeux éberlués. Mais l’étaient-ils par ce miracle surgit de nulle part, ou bien par le fait que le feu tripla soudainement de volume en enveloppant entièrement ma main de manière très brève, avant de se stabiliser en un foyer de taille raisonnable mais bien plus éblouissant que celui qui était le leur auparavant.. ? Quoi qu’il en soit, une silence de mort se fit autour du brasero de fortune. A ce moment, j’ai doutée… Flora m’avait toujours mise en garde contre le fait que les gens auraient peur de moi s’ils savaient pour mon don, qu’ils me feraient du mal avant que je ne puisse leur en faire… Pourtant, je ne comprenais pas… Bien entendu, je pouvais comprendre que les gens soient surpris, mais pourquoi penseraient-ils que je leur voudrais du mal.. ? Je sais aujourd’hui que même si elle n’avait pas entièrement tort, Flora me disait surtout cela afin que je ne tente jamais de parler de ma capacité à qui que ce soit d’étranger au projet. Bien cruelle manipulation psychologique que celle-ci, dans l’unique but de me faire garder le silence et demeurée auprès d’elle et elle seule… Mais maintenant, ces gens avaient vu, ils savaient… Pourtant, je n’avais songé que à les aider en définitive…


Dernière édition par Eve Valentine le Ven 12 Sep - 1:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [JS] Incertitude et cruauté... (Eve Valentine)   [JS] Incertitude et cruauté... (Eve Valentine) EmptyVen 12 Sep - 1:19

Le silence dura encore quelques instants, durant lesquels je me préparais déjà a fuir. Je pensais que la nouvelle d’une fillette pouvant créer du feu avec sa seule main allait se répandre dans toute la ville comme une traînée de poudre, que je devrais tout avouer à Flora, et qu’elle serait très colère contre moi… Peut-être même, qu’elle me renverrait au centre de recherches ou j’avais vu le jour, et qu’elle m’y abandonnerait pour le restant de ma vie… Pour la toute première fois de ma courte existence, je crois que j’ai eu véritablement peur… Peur d’avoir fait une bêtise qui ne me serait pas pardonnée, mais aussi peur, sans doute, d’être définitivement rejetée par celle qui était ma véritable mère en dépit de toutes ses dénégations intellectuelles… Et puis, de nouveau un rire tonitruant retentit. Je n’oublierais jamais les paroles qui suivirent ce rire, qui était l’œuvre d’un vieil homme bedonnant et aux joues un peu trop roses pour être entièrement honnête.

‘’Voilà une fillette bien pratique !’’ S’était-il exclamé à la cantonade… Une parole simple et spontané, qui rallia à ce vieil homme dont je n’ai jamais su le prénom, toutes les autres personnes présente autour du brasero improvisé. Mes craintes disparurent alors aussi rapidement qu’elles étaient apparut, et la lourde atmosphère qui avait pris naissance tout autour du groupe se dissipa à son tour comme si elle n’avait jamais existé. Je suis grée à ce vieil homme de ne pas avoir employé le terme de ‘’drôle’’, signifiant ainsi, sans doute de manière inconsciente, que je n’étais en fin de compte pas différente de ces originels à qui je venais de dévoiler l’un de mes plus grands secrets. Encouragée par cette première réaction et la sympathie à mon égard qui s’en suivit, je m’autorisais alors à de dévêtir quelque peu, leur dévoilant ainsi le fait que je n’étais pas aussi sensible à ce froid glacial qu’ils pouvaient tous l’être eux-mêmes. Ce détail me valut d’ailleurs une grande admiration de leur part, ce qui aujourd’hui encore me fait doucement frissonner de ce plaisir enfantin, pourtant désormais enterré au plus profond de mon être depuis… Depuis… Au cours des heures qui suivirent, nous avons discuté… Ils se sont intéressé à moi, je me suis intéressée à eux… Tous voulaient savoir ce que je savais faire d’autre, et je me suis alors fait une joie non dissimulée de leur faire une succession de démonstration en tous genres de ce qui était à l’époque mes faibles et incertaines capacités de création. Une fois de plus on s’intéressait à moi pour mon don, mais pas seulement. On me questionna sur le pourquoi du comment, sur le fait de savoir comment je vivais le fait de garder ce don secret… Si ma famille était au courant… Bien entendu, je n’ai pas répondu à certaines de leurs interrogations pourtant bien légitimes. Je pense que moi aussi j’aurait réagi de la même manière si je m’étais rencontrée. Malgré tout, je ne voulais pas impliquer Flora et le projet… Plus sûrement Flora que ce dernier en fait, mais l’un n’allait malheureusement pas sans l’autre. Mais pour toutes les réponses que j’ai pu leur donné ce fut avec un réel plaisir, car pour la première fois de ma vie on s’intéressait certes à moi à cause de mon don, mais on s‘intéressait aussi à moi, non pas en tant que simple outil, mais en tant que être humain, tout simplement. C’est sans doute une chose naturelle pour les originels, mais pour moi, et sans doute pour tous les métas n’ayant pas eu la chance de grandir dans une famille et un cadre familiale et sociale normalisée, c’est sans doute le plus précieux des trésors que l’on puisse un jour posséder. Un trésor que même le projet, en dépit de ses fantastiques ressources, ne pourra jamais m’enlever… Outre cela, ces gens m’ont apporté un sentiment de fraternité vierge de toute manipulation affichée ou bien plus insidieuse, mais aussi ils m’ont ouvert les yeux sur un monde qui n’était pas aussi rose que celui dans lequel je vivais. Jusqu’à cette soirée, je ne connaissais de ces gens que ce que j’avais pu en voir aux informations ou bien encore dans les documentaires que j’étais autorisée à regarder. Même si cela n’était pas dans mes priorités, cela faisait tout de même partie de mon éducation de méta. Je ne connaissais les choses que d’un simple point de vue intellectuel, mais grâce à ces gens qui m’on offert leur amitié sans aucune arrière-pensée, j’ai découvert que l’autre côté du miroir était tout aussi intéressant.

Le temps passe rapidement lorsque l’on s’amuse, et je m’amusais vraiment beaucoup… Mais malheureusement je devais partir, quitter ces gens qui étaient, en l’espace de quelques heures, devenus mes amis. Mes amis… Etrange expression que celle-ci en réalité… J’ignorais combien il pouvait être doux de la prononcer… Mes amis… Mes… Amis… Amis, amitié… Amour… Le langage humains offre tellement de merveilles, à qui sait les voir… Les originels savent-ils quelle chance est la leur.. ? J’avoue que parfois je m’interroge, en observant le comportement de certain d’entres eux… Tant de trésors à leur portée, et pourtant si peu d’envie de les saisir, de les posséder…

C’est avec un réel regret que j’ai du les quitter. Les évènements troubles de l’aéroport m’avaient offert une journée libre de toute entrave, mais je savais aussi que cela ne pouvait pas durer. Flora et ma ‘’chère’’ famille allaient sûrement revenir très rapidement, et en ne me voyant pas dans le hall du terminal ils retourneraient sans l’ombre d’un doute chez nous. Une pensée logique en fin de compte, puisque je considérais moi-même cette propriété comme étant ma vraie maison. Il était tard, et je me trouvais à plusieurs kilomètres de ma maison. En ce qui me concernais, cela n’était pas un problème. Mais ces gens s’inquiétaient de savoir qu’une petite fille comme moi parcoure une telle distance une fois la nuit tombée… ‘’La ville n’est pas sur le soir…’’ me disaient-ils… Je ne pouvais faire autrement que de les aimer encore plus de s’inquiéter ainsi pour ma personne, après leurs avoir fait une démonstration de ma capacité à manipuler le feu. Nous avons finalement trouvé un compromis qui les rassura quelque peu. Flora m’obligeait toujours à garder de l’argent sur moi, en cas de problème. J’avais toujours considéré cela comme quelque chose de stupide, car elle ne me laissait jamais seule en ville… Et lorsque je voulais quelque chose, elle tenait absolument à ce que je lui demande… Je leur ai donc promis de rentrer chez moi en utilisant les transports en commun, et ils ont accepté de se contenter de laisser l’un d’entres eux m’accompagner à un arrêt ou il y avait du monde. Cette personne est restée jusqu’à ce que je disparaisse au bout de la rue, et puis cela en fut fini de cette étrange mais véritablement délicieuse soirée, qui reste à ce jour l’un de mes plus merveilleux trop rares souvenir non lié au projet. Ce soir là, pour la toute première fois aussi, je me suis endormie avec au cœur une bien étrange sensation… Serait-ce ce que les originels appellent le bonheur.. ? Ma foi, je ne saurais le dire… Les métas ont-il réellement la capacité à ressentir ce dernier, ou bien n’est-ce rien de plus qu’un stimuli émotionnel, lui aussi régit par la modification génétique dont nous sommes affublés.. ? La question reste, à mon sens, posée…

Lorsque je me suis levée le lendemain matin, j’ai constatée avec joie que Flora et son équipe était rentré. Ils avait fait le voyage de retour le plus rapidement possible, mais ils y avait eu visiblement quelques complications qui avait retarder ce retour. Flora ne s’était pas vraiment attardé sur le sujet, bien plus inquiète de savoir ce que j’avais pu faire après notre séparation. Une véritable attitude de mère inquiète, si l’on fait abstraction du contexte si particulier qui était le nôtre. Toutefois, après la soirée de la veille je voulais sentir perdurer ce sentiment étrange qui n’avait pas encore quitter mon cœur d’enfant, et je me suis donc laisser aller à ne voir que ce que je voulais voir. C’est donc tout naturellement que je me suis laissé aller à lui raconter tout, absolument tout… De l’attente à l’aéroport, à mon incartade à travers les rues de la ville, en n’omettant bien entendu pas la rencontre avec mes amis… Mes tout premiers amis, dont j’étais véritablement fière… Et puis le but final n’était-il pas de m’intégrer au monde des originels.. ? Alors je me disais que Flora serait fière de moi en entendant que je m’étais fait des amis en ville, en dépit du fait qu’ils aient été mis au courant de mon don. Celle-ci écouta mon récit avec attention, ne trahissant pas ou peu d’émotions, signifiant son approbation ou bien encore sa désapprobation. Lorsque j’en eu fini, elle me félicita dans un sourire, en me disant que j’avais bien agis, qu’elle était très fière de sa petite méta à elle... Cela m’encouragea à lui demander si je pouvais bientôt retourner les voir, mais elle me répondit par la négative en me précisant que c’était encore trop tôt, que le moment n’était pas encore venu… Et que je ne devais plus les revoir, tout au moins pour le moment… Cette réponse me dépita quelque peu, mais ce n’était pas un refus définitif après tout et je restais persuadée que ce n’était maintenant plus qu’une simple question de temps avant que Flora ne m’autorise à m’intégrer au monde définitivement. Après tout, la première expérience s’était très bien passé, alors pourquoi cela ne continuerait-il pas.. ?

Deux jours s’écoulèrent alors, durant lesquelles j’avais le curieux sentiment d’être devenue très légère. Une sorte d’euphorie si je me fie au descriptif symptomatique de la chose… Et puis j’ai vu cette nouvelle aux information… Une explosion dans une rue des bas quartiers de la ville… Un accident selon la présentatrice, des terroristes améliorés qui auraient commis une erreur tragique de manipulation et qui aurait causé l’explosion prématurée d’un puissante bombe destinée à un haut responsable de la ville. La présentatrice se désola alors de la mort injuste des quelques personnes innocentes, présentes dans ladite rue à ce moment précis. En voyant les images de ces victimes innocentes, j’ai alors reconnus ceux que j’appelles encore à ce jour mes amis… Comment dire… Ce curieux sentiment de bien être qui était le mien se mua alors en quelque chose de pesant, de désagréable… J’avais l’impression que l’on m’arrachais une partie de mon cœur, de manière brutale et incisive… Ma première réaction fut de maudire ces améliorés qui avait osé faire du mal à ces gens qui m’avaient témoigné tant de gentillesse et d’intérêt pour mon être, et non pas pour ma nature. Je me suis alors dit que Flora avait raison, lorsqu’elle me répétait inlassablement que les améliorés était des monstres sans cœur qui voulaient du mal aux originels, qu’ils fallait les exterminer avant que ce ne soit eux qui déciment définitivement les originels… Ô oui, je dois bien l’admettre… A ce moment précis, j’ai véritablement haïs les améliorés que j’ai alors considéré comme des animaux infâmes et indigne de vivre aux cotés des originels.… Et puis, une fois ce nouveau sentiment qui était la colère passé, la véritable colère et non pas la simple rogne que ressentent très souvent les enfants, j’ai commencé à réfléchir…Etait-ce véritablement l’œuvre de ces soit-disant terroristes améliorés.. ? Même si cette simple pensée me répugnait, je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur la possibilité d’un lien de cause à effet entre leurs tristes morts et le fait d’avoir tout dit à Flora. Elle me disait souvent… Non, elle me le dit encore aujourd’hui, alors que je suis adulte et au début de mon intégration dans ce monde que je suis sensée protéger des améliorés… Je suis sa chose la plus précieuse entre toutes… Et jamais, elle ne laissera qui que ce soit me faire du mal… Elle m’en avait même fait la promesse un jour…

Aujourd’hui encore, j’avoue que je ne sais trop quoi penser de ces évènements toujours aussi douloureux à mon cœur pourtant profondément endormi… Si il s’agit réellement de l’œuvre d’améliorés extrémistes incompétents, alors en effet… ces derniers ne méritent pas de vivre si c’est pour se montrer aussi stupide que leurs propres créateurs… Mais si ce n’est pas le cas, si l’autre hypothèse, aussi cruelle à ma chair que la mort de mes premiers et seules véritables amis se révèle un jour fondée…

Alors… Pourrais-je la haïr, elle.. ?
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